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Nath va au cinéma

16 juillet 2022

Belfast ★★

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Kenneth Branagh, habitué aux grandes productions hollywoodiennes telles Hamlet, Thor, Le Crime de l'Orient-Express, s'empare de nouveau d'un casting quatre étoiles, cette fois dans une production plus intimiste, qu'il qualifie lui-même d'auto-fiction. Il rejoint sa ville natale, Belfast, à l'aube de la guerre civile qui va bouleverser le quotidien joyeux de Buddy, un enfant de 9 ans, son alter-égo fantasmé.

Pour être le plus authentique possible, Kenneth Branagh a tenu à avoir un casting 100% irlandais, ou du moins le plus possible. Ainsi, il compose sa famille idéale de Caitriona Balfe, la mère, Jamie Dornan, le père, Judi Dench, la grand-mère (l'exception anglaise du casting, mais dont la mère vient de Dublin), Ciarán Hinds, le grand-père et Jude Hill, le sympathique Buddy accompagné de Lewis McAskie, son frère à l'écran. Il a même confié la musique à Van Morrison, auteur-compositeur-interprète originaire de Belfast, alors qu'il prévoyait d'utiliser des tubes de la fin des années 60 pour habiller son film.

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Belfast fait rapidement penser à Roma, d'Alfonso Cuarón, par l'aspect intimiste d'une chronique familiale et l'utilisation du noir et blanc, sous la menace d'une crise sociale. Le traitement photographique est en effet sublime, et peut évoquer des instants de vie immortalisés par Henri Cartier-Bresson. Il s'en ressent une certaine nostalgie du réalisateur pour son enfance, à travers les yeux innocents de Buddy, tout à coup confronté à une violence qu'il ne comprend pas. Cet enfant est très attachant, et sa famille semble d'ailleurs trop parfaite, malgré quelques conflits liés à la situation professionnelle du père. Cela donne envie de comparer Belfast à un autre film s'immisçant dans une famille de classe ouvrière : Billy Elliot ! Le film de Stephen Daldry offre tout ce qui manque à Belfast : un destin à son héros, un vrai drame familial et surtout sait utiliser le contexte de la crise minière pour impacter son scénario, là où la guerre contre les catholiques de Belfast ne fait qu'effleurer notre gentille famille...

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Alors que la guerre civile est sur le point d'éclater, malgré les tumultes qui viennent bouleverser l'équilibre de la famille de Buddy, il manque un réel effet dramatique pour rendre ce film marquant. C'est beau, certes, mais le scénario manque de rebondissements. Branagh n'a pas pris trop de risques alors qu'il romance son enfance et livre un film d'auteur formaté, cependant on attend quelque chose qui n'arrive pas, on reste sur notre faim. Visuellement aussi, le réalisateur s'est amusé à amener des teintes chaudes et colorées lorsque la famille se divertit, pour évoquer la magie que peut provoquer une séance de cinéma par exemple. Là aussi, on touche quelque chose du doigt qui aurait pu être exploité plus profondément, rendre cette histoire bien plus exceptionnelle, mais cela reste au stade de fantaisie...

Kenneth Branagh s'installe dans son confort théâtral, lui qui est justement qualifié de Shakespearien. Évidemment, Belfast est bien fait, beau visuellement, mais il manque quelque chose (un coup de théâtre ?) pour en faire un grand film, pourtant nominé dans plusieurs catégories aux Oscars et récompensé pour son scénario original... Il évoque gentiment des souvenirs de son enfance, ce qui a pu le conduire à faire du théâtre et du cinéma (avec un petit clin d'œil à Thor en prime), rendant le bouleversement social qui s'annonce par cette guerre civile imminente assez désuet. Dans les nombreux bonus du DVD, il y a une série de scènes coupées, dont un final un peu trop pesant, justement très théâtral, trop mis en scène, très lourd, et c'est une bonne idée de ne pas avoir terminé son film ainsi ! 


Retrouvez Belfast en DVD et Blu-Ray depuis le 6 juillet ainsi qu'en VOD et Achat digital. Édité par Universal Pictures France dont vous pouvez suivre toute l'actualité sur leur siteFacebook et Twitter.

https://www.cinetrafic.fr/film/64457/belfast


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11 juillet 2022

La Vraie Famille ★★★

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Fabien Gorgeart connaît son sujet. Mieux, il l'a vécu. Il nous livre cette histoire poignante avec beaucoup de tendresse et de justesse, à tel point qu'il m'a été impossible de retenir mes larmes. Je le souligne car il est rare qu'un film me fasse cet effet, j'en parle encore avec beaucoup d'émotion, plusieurs jours après l'avoir vu.

La Vraie famille, c'est une maman, un papa, deux enfants ? Non, deux enfants plus un ! Ce troisième enfant, au début du film, on nous le présente comme celui qu'il faut préserver de toute activité dangereuse, comme s'il était fragile, malade. Rapidement, on découvre qu'Anna et Driss ne sont pas ses parents biologiques, mais sa famille d'accueil. Fabien Gorgeart s'immisce dans cette famille un peu spéciale, montrant joies et peines de manière si naturelle qu'on s'attache rapidement à elle. On comprend rapidement les contraintes liées à la fonction de famille d'accueil, et surtout le lien spécial que peut nouer un enfant avec celle qui devient sa mère de substitution.

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L'émotion qui émane de ce film est en grande partie due à la qualité du casting. Mélanie Thierry livre une performance à cœur ouvert et semble si sincère face à la détresse que ressent son personnage. Face à elle, le jeune Gabriel Pavie qui joue Simon, l'enfant placé, a abordé son rôle avec une certaine maturité par rapport à l'étape cruciale qu'il vit en retrouvant son père, devant prendre ses distances avec ceux auprès de qui il a grandi. Lyes Salem est une sorte de père parfait, jovial et conciliant, soutien indispensable d'Anna. Enfin, celui qui doit endosser le dur rôle du père de Simon est Félix Moati qu'on a évidemment envie de détester avant de se raviser car la vie n'est pas simple. Cet homme aime son fils, mais doit retrouver sa confiance. Le réalisateur, accompagné de ses deux acteurs principaux évoque d'ailleurs toute la complexité de leurs relations dans un entretien en bonus du DVD.

Imaginez un enfant de 6 ans à qui l'on dit qu'il va pouvoir retourner vivre chez son père, et quitter complètement celle qui a été comme une mère depuis qu'il a moins de 2 ans, après une courte période de transition. Évidemment, dès qu'on comprend qu'il s'agit d'une famille d'accueil, ce moment fatidique de la séparation est inévitable, c'est même ce qu'on attend de ce film, savoir comment gérer ce qui semble impossible. Or, comme Anna, on n'a pas envie d'y penser, on se sent bien dans cette petite bulle de bonheur. La situation est tout de même délicate. Après autant d'années, des liens forts se sont forcément créés. De "mère temporaire", Anna est naturellement devenue pour Simon une mère à part entière, dont l'attachement est incontrôlable. Le lien mère-enfant est le fil rouge de ce film, cependant l'attachement avec les autres membres de la famille n'est pas mis de côté, au contraire. On voit à quel point les deux autres enfants sont bouleversés par ce changement radical, et avaient eux aussi intégré Simon dans leur fratrie.

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Afin de marquer cette transition, Fabien Gorgeart a travaillé sa mise en scène de manière à différencier l'avant et l'après. La caméra est vivante, suit les mouvements et tourne autour des personnages dans un premier temps, alors qu'elle devient plus stable et fixe lorsque Simon doit quitter la maison, marquant un changement d'état d'esprit d'Anna, à la fois abasourdie par la brutalité de la situation et la panique qu'elle ressent à l'idée de perdre un enfant. Il est évident qu'on ne peut que compatir pour ce qui lui arrive, tout en étant effrayé par ce qu'elle pourrait décider de faire...

La Vraie famille est le deuxième long métrage de Fabien Gorgeart. Dans le premier, Diane a les épaules, sorti en 2017, il abordait aussi un thème lié à la maternité auprès des mères porteuses. Il revient ici à un sujet qui lui tenait à cœur, puisant dans ses propres souvenirs et un vécu qui a marqué son enfance puisque ses parents ont été famille d'accueil et sa mère a vécu une expérience similaire. Pour aller plus loin, le DVD propose deux courts-métrages qu'il a réalisés, sur des thématiques proches.


Retrouvez La Vraie famille en DVD et Blu-Ray depuis le 22 juin et en VOD et EST depuis le 16 juin. Édité par Le Pacte dont vous pouvez suivre toute l'actualité sur son site Internet, Facebook et Twitter.

https://www.cinetrafic.fr/film/64296/la-vraie-famille


19 février 2022

Cette musique ne joue pour personne ★★★

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Douce mélancolie qu'est le septième film de Samuel Benchetrit ! Cette musique ne joue pour personne réunit un casting fabuleux et transforme les côtes de Dunkerque en un lieu un poil surréaliste où une bande de dockers mafieux s'adonnent aux Arts et à la philosophie avec entrain. Ou comment rendre poétique et tendre une bande de gangsters de bas étage !

Samuel Benchetrit retrouve son complice d'écriture Gabor Rassov pour imaginer ce doux film à la fois absurde et poétique. D'une même bande découlent plusieurs histoires qui s'entrecroisent avec malice et offrent des situations et dialogues délicieux à ses acteurs. On sourit franchement, on rit gaiement, on est profondément touché par la poésie et la tendresse qui émanent de chaque personnage, tous attachants à leur manière. Ces vieux dockers font les durs, mais sous leurs carapaces écorchées se trouve une sincère tendresse. On commence par découvrir Jeff, le chef de bande, joué par François Damiens, participer à un club de poésie. Marié à Katia (Valeria Bruni-Tedeschi), père de Jessica (Raphaëlle Doyle), toutes deux constamment absorbées par le vide de la télé-réalité, il est tombé sous le charme d'une jeune caissière et tente désespérément de lui déclarer sa flamme avec ses poèmes dont le sens échappe même à Neptune, celui qu'il considère comme un frère, interprété avec une grande sensibilité par Ramzy Bedia

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Cette quête de l'Amour est un fil rouge autour duquel deux autres duos tissent leurs petites histoires, tout aussi touchantes, drôles et empreintes d'un certain surréalisme qui fait toute la singularité de ce film. Alors que Jacky (Gustave Kervern) tente de récupérer une importante somme d'argent pour Jeff, il rencontre la délicieuse Suzanne (Vanessa Paradis) absorbée par la production d'une comédie musicale centrée sur la relation entre Beauvoir et Sartre. Captivé par ce bout de femme si imprévisible et dynamique, il va la suivre dans sa passion et découvrir lui-même le plaisir de monter sur scène. En parallèle, il y a le duo que j'ai trouvé le plus improbable mais aussi le plus attachant de ce film, réunissant Bouli Lanners et JoeyStarr qui s'acharnent à organiser une "boom" pour le dix-huitième anniversaire de Jessica. Alors que le premier tente une profonde maîtrise de son être à coup de pensées philosophiques et méditations zen, le second s'amuse de la contradiction qui résulte du fait que son ami agit de manière assez disproportionnée afin de convaincre les élèves du lycée de Jessica de venir à la fête. Les situations sont cocasses et permettent une confrontation directe entre deux générations dont les codes sont devenus bien différents.

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Ce film est une sorte de vision poétique et surréaliste de la part sensible qui émane de chacun des personnages. Il n'y a pas de héros, le but est simplement de ressentir un peu d'amour, de tendresse, et ça fonctionne. Samuel Benchetrit s'autorise même une pastille, tel un court-métrage dans le long, mettant en scène Vincent Macaigne en homme qui a une vie des plus ordinaires, et à qui il va arriver quelque chose de totalement inattendu. Le tout s'ancre dans une ambiance douce et mélancolique, tout en surprenant par des dialogues bien écrits et des situations assez inattendues. 


Retrouvez Cette musique ne joue pour personne en DVD depuis le 2 février et en VOD et EST depuis le 26 janvier. Édité par UGC dont vous pouvez suivre toute l'actualité sur son siteFacebook et Twitter.

Fiche Cinetrafic du film


4 février 2022

Le Dernier Duel ★★★

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On le sait par sa filmographie épique, Ridley Scott aime s'attaquer à l'Histoire, 1492: Christophe Colomb, Gladiator, La Chute du Faucon Noir, Exodus: Gods and Kings, entre autres, et prochainement Napoléon ! Sans donner de cours d'histoires magistraux, il sait trouver la petite histoire, celle qui fascine, qui intrigue, qui donne une ampleur à des personnages souvent inconnus. Le Dernier Duel, inspiré de faits réels, donne la parole à trois protagonistes en plein cœur du Moyen Âge, des nobles français qui tiennent à leur honneur.

À l'époque de #MeToo, cette histoire prend une dimension particulière. Marguerite de Carrouges accuse un proche de son mari de viol, ce dernier la soutien et engage un procès qui provoquera le dernier duel judiciaire connu en France, nommé "Jugement de Dieu". Quel courage, quel homme aimant, respectueux et empathique pourrait on se dire ! Non, évidemment. C'est là qu'intervient la mise en scène subtile de Ridley Scott, qui a choisi de nous raconter cette histoire de trois manières différentes, selon la vision de chacun des personnages impliqué dans cette affaire. Le Dernier Duel est avant tout une histoire d'honneur et de conception de la réalité. Il est hors de question de salir son nom, un nom qui a acquit durement un peu de noblesse à coups d'épées et de campagnes sanglantes contre les Anglais. Pour Jean de Carrouges, ce que peut ressentir son épouse après une telle agression et à l'idée de la sentence qui pourrait être prononcée semble bien peu de choses face au déshonneur qu'il devra affronter...

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Trois versions d'un même fait, trois histoires similaires dans les grandes lignes mais dont les subtilités de perception ont une grande importance. Le making of proposé dans les bonus du Blu-ray permet de se rendre compte des nuances du jeux des trois acteurs, en plus de l'énorme travail sur les décors et la temporalité. Sur une scène charnière en particulier, on voit comment Jodie Comer en changeant simplement son regard raconte trois histoires différentes. Et par des subtilités de mise en scène, de chorégraphies entre les acteurs, d'échanges de regards ou de sourires, Ridley Scott a filmé trois histoires différentes et montre ainsi à quel point la perception des choses peut facilement être biaisée par ses propres désirs. Un seul de ces deux hommes pense t-il un seul instant à la souffrance de cette femme ? 
 
D'abord attirée par la sublime affiche minimaliste, je dois avouer que lors de la sortie du film au cinéma, j'étais assez sceptique à la vision de la coupe mulet de Matt Damon et de la blondeur de mauvais goût qu'arborait Ben Affleck. J'avais très peur de la vision du Moyen Âge qui nous serait proposée. Une fois ma phobie capillaire passée, les décors, les costumes et le casting m'ont finalement convaincue et j'étais tenue en haleine jusqu'au dénouement du duel, qui malgré la pénible défense de chacun, ne s'avère qu'un jeu de hasard, supervisé par un Dieu qui lance les dés et divertit le Roi.

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Le trio est fascinant, perturbant même. Evidemment, on trépigne tout le film pour assister à ce duel tant attendu entre Matt Damon/Jean de Carrouges qui veut rester droit dans ses bottes, bon chrétien et patriote, et Adam Driver/Jacques le Gris, au charisme ravageur, homme frivole et opportuniste. Deux immenses acteurs qui savent partager l'écran en faisant ressentir toute la tension qui agite leurs personnages. Et puis, Jodie Comer/Marguerite de Carrouges. Quel personnage ! Celle qui n'aurait pu être qu'une récompense aux boucles blondes, la belle à sauver, l'objet de discorde, a bien une personnalité développée, est un vrai rôle. Son personnage met en avant une société patriarcale dans laquelle une femme se négocie comme n'importe quelle marchandise ou bout de terre. Jodie Comer est magistrale par tant de subtilité et de nuances dans son jeu.
 
En plus de proposer un bon divertissement aux scènes d'action spectaculaires, ce film coécrit par Nicole Holofcener, Matt Damon et Ben Affleck traite un sujet toujours d'actualité avec finesse et ingéniosité. L'écriture montre avec intelligence les rouages de la culture du viol et donne de l'importance au point de vue féminin dans une société où noblesse rime virilité et bellicosité. La construction en triptyque n'est pas novatrice et manque de surprise, mais Ridley Scott donne à voir du bon cinéma, et c'est bien le principal.

Retrouvez Le Dernier Duel en 4K UHD, DVD, Blu-ray et VOD le 18 février. 

18 janvier 2022

Licorice Pizza ★★★

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Il existe des films qui nous emportent dans leurs univers et nous laisse une sensation agréable, flottante, envoutante. C'est le cas pour Licorice Pizza, le dernier film de Paul Thomas Anderson. Le soleil californien semble traverser l'écran, et on se laisse embarquer auprès de son duo rayonnant, formé par Alana Haim et Cooper Alexander Hoffman, au rythme d'une bande son très représentative des années 70.

1973, ses couleurs, ses styles vestimentaires, la Californie... Dès les premières secondes on est transporté dans le passé. Et pourtant, l'histoire que nous raconte Licorice Pizza semble flotter hors du temps. Alana Kane rencontre Gary Valentine, de dix ans son cadet, lors d'une séance de photo de classe. Le garçon est opportuniste, il aborde la jeune femme de manière frontale et l'invite à dîner. Face à ce lycéen boutonneux et balourd, Alana ne reste pourtant pas indifférente. Rien ne donne envie d'y croire, et pourtant ils fascinent par l'attirance qu'ils ont l'un pour l'autre. Alana peut-elle braver l'interdit ? Gary n'est-il qu'un simple baratineur ?

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Paul Thomas Anderson s'est offert un casting surtout composé de ses proches. En émane une ambiance détendue tout au long du film. Outre Sean Penn en acteur se perdant dans sa propre réalité, Bradley Cooper en fantasque amant de Barbra Streisand, ainsi que Maya Rudolf et John C. Reilly qui font de courtes apparitions, les têtes d'affiche sont des visages quasi inconnus. Alana Haim débute au cinéma. Elle est toutefois déjà passé devant la caméra de P. T. Anderson qui a réalisé plusieurs clips du groupe dont elle fait partie avec ses sœurs, Haim. Ces dernières jouent aussi les sœurs d'Alana dans le film, aux côté de leurs propres parents également. 

L'autre garçon a un patronyme connu. Il n'est autre que le fils de Philip Seymour Hoffman, qui fut l'acteur fétiche et grand ami du réalisateur. Une fois qu'on le sait, la ressemblance est assez frappante. Dans Licorice Pizza, Cooper Alexander Hoffman intrigue. Il semble beaucoup plus vieux, alors qu'une fois n'est pas coutume l'acteur a quasiment l'âge de son personnage. Il joue de son charisme naissant, il s'impose à l'écran comme son personnage étonne par son hardiesse. Anderson a aussi choisi d'imposer le naturel à l'écran. Pas de maquillage pour les acteurs, on voit leurs imperfections, ils ne correspondent d'ailleurs pas aux canons de beauté actuels et tant mieux. Leur naturel est une force et donne une certaine crédibilité à cette histoire impossible.

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A côté de cette histoire d'amour naissante, fil rouge poétique et sensible, on nous plonge de manière subtile dans un contexte politique et économique particulier. Les récentes guerres, dont celle du Viet Nam, ont écorché du monde. Le choc pétrolier s'annonce. Et pourtant, tout n'évoque que liberté, de la musique à l'énergie dévorante d'Alana et Gary, courant cheveux au vent, prenant leur destin en main. On s'immisce aussi dans les coulisses du Cinéma et de la Télévision, des castings surtout, tout semble possible, mais à quel prix...

Et après plus de deux heures et une dernière scène saisissante, le titre vient clore le film. Licorice Pizza. Quand on ne connaît pas l'argot anglais, il reste un mystère ! C'est en fait le nom pour un disque vinyle. Rien n'évoque directement la musique dans le film, oui les personnages en écoutent mais pas d'intrigue spéciale à ce sujet. Et pourtant, ces deux heures ont été accompagnée d'une belle playlist typique des années 70, avec entre autre Nina Simone, David Bowie, The Doors, Sonny & Cher, Chuck Berry, Paul McCartney, Taj Mahal...


Licorice Pizza, de Paul Thomas Anderson, sorti au cinéma le 5 janvier 2022

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22 décembre 2021

Les Mitchell contre les machines ★★★★

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Cela faisait longtemps que je n'avais pas autant ri devant un film d'animation ! Jusqu'à présent, je suis plus souvent attendrie par la mignonnerie des gags à destination des plus jeunes et amusée par les idées déjantées des scénaristes. Je viens de découvrir Les Mitchell contre les machines et je l'ai trouvé réellement drôle. Mieux, c'est une pure comédie d'action, dynamique, contemporaine, divinement réjouissante !

Après La Grande Aventure Lego et Spider-Man New Generation, Chris Miller et Phil Lord ont encore eu du nez en produisant ce nouveau film Sony Pictures Animation. Les scénaristes et réalisateurs Michael Rianda et Jeff Rowe, inspirés par la web culture et l'évolution des nouvelles technologies, proposent un miroir délirant de notre société hyper connectée dans une dystopie comique. Ils nous présentent les Mitchell, famille dysfonctionnelle digne des meilleurs sitcoms, où chacun a sa propre passion. Leur vie sera bouleversée le jour où leur fille Katie sera acceptée dans une école de cinéma. Alors qu'elle a hâte d'y retrouver ses nouveaux amis, son père décide au dernier moment d'annuler son billet d'avion pour la conduire à l'autre bout du pays afin de profiter de ses derniers instants en famille. Ce road trip improvisé va prendre une tournure inattendue !

La conception graphique est ultra dynamique et fun. En mêlant 3D et 2D, sans tomber dans l'hyper réalisme mais justement en offrant des jeux de texture, loin des images trop parfaites auxquelles nous habituent Pixar et consorts, le film s'offre un visuel à l'image de son héroïne à l'imagination débordante. On y retrouve des références à la web culture comme les vidéos youtube, les mèmes, Instagram, les filtres Snapchat... Mais aussi au cinéma notamment dans une scène clin d'œil à Kill Bill très délirante.

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L'histoire devrait aussi satisfaire toutes les générations. Accessible à partir de 8/10 ans, tout ne sera peut-être pas assimilé par les plus jeunes, mais le film devrait tenir en haleine et faire rire tout le monde. Cette famille qui ne sait pas se dire à quel point elle s'aime va attendrir tous les cœurs. La situation devient vite incontrôlable lorsque les robots se rebellent contre les humains, pourtant les Mitchell font preuve de bravoure et d'une complicité infaillible. Il sont prêts à tout pour s'en sortir et tenter de sauver l'humanité. Bizarrement, cette situation rocambolesque fait réfléchir à la place des machines dans notre quotidien, et fait ressurgir cette peur instaurée par certaines œuvres de SF quant à la possible conscience d'une intelligence artificielle. Heureusement qu'il y a des personnages comme Monchi, ce chien exceptionnel, ou les robots buggés pour détendre l'atmosphère et rendre cette possible fin du monde en road trip fun et très, très animée !

Les Mitchell contre les machines aurait mérité une projection sur grand écran. Les presque 2 heures de film passent sans ennui tellement le film est bien rythmé, visuellement varié, hilarant et subtilement critique sur notre société. C'est simple, il est à l'image de cette famille imparfaite et attachante qui a tendance à en faire trop mais qui est terriblement attendrissante.


Retrouvez Les Mitchell contre les machines en VOD le 14 décembre sur FilmoTV, Google Play, CanalVOD, Orange, Rakuten, Amazon Prime Video, Apple TV, VideoFutur, et en DVD et Blu-Ray le 19 janvier 2022. Édité par Sony Pictures France dont vous pouvez suivre toute l'actualité sur son siteFacebook et Twitter.

Fiche Cinetrafic du film


8 décembre 2021

Les Croods 2 : Une nouvelle ère ★★★

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C'est un réel plaisir de retrouver la famille Croods huit ans après le premier opus qui nous plongeait déjà dans la nécessité d'évoluer afin de survivre. Après avoir fait face à de nombreux dangers, ils partent à la recherche d'un nouvel endroit où habiter, plus sûr. Alors qu'ils trouvent un lieu idyllique entouré de murs, ils vont devoir faire face à de nouveaux défis, comme rencontrer une nouvelle famille bien différente de la leur, imaginer leur fille partir du nid avec son amoureux ou bien encore affronter une menace terrifiante !

L'équipe de scénaristes est toujours plus inspirée ! Gags en série, entre fantaisie pure et critiques de notre société, il est impossible de s'ennuyer devant ce film. Les Croods sont une caricature de ce qu'il y a de plus primitif dans le genre humain, tout en portant en eux de belles valeurs. Celui avec qui ils se sont le plus amusé est Thunk, le fils un peu bêta, qui se trouve émerveillé puis hypnotisé par la vue et le spectacle que lui offre une fenêtre. Belle métaphore de l'écran, qui nous happe, les scénaristes ont pensé à toutes les situations pour en faire un running gag réjouissant. Évidemment, chaque personnage a son lot de moments drôles, et la confrontation avec la merveilleuse famille Betterman n'offre que plus de situations amusantes.

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L'oasis dans laquelle vit les Betterman est un monde visuellement très riche, luxuriant, créé avec beaucoup d'imagination. On nous invite dans un rêve, ou une sorte d'eden dans lequel le fruit défendu est... la banane ! Cet autre running gag qui concerne Crug est plus intrigant, car on se doute que cette interdiction insensée cache quelque chose... Et bien sûr, on n'est pas déçu quand on comprend enfin pourquoi Phil Betterman panique à l'idée de toucher une seule banane, l'effet de surprise est garanti. La rencontre entre ces deux familles représente un sacré choc des cultures ! On est clairement dans l'obligation d'une l'évolution pour ne pas disparaître, et dans le sujet de l'être qui se croit supérieur. Heureusement, une mésaventure fera naître en chacun un instinct d'union, et ils ne pourront s'en sortir qu'en alliant leurs forces.

Le Blu-ray est tel un coffre aux trésors ! Pléthore de bonus pour prolonger le plaisir ! On nous invite dans les coulisses du doublage américain, aux cotés des très inspirés Ryan Reynolds, Nicolas Cage, Emma Stone et Peter Dinklage pour ne citer qu'eux. Le réalisateur Joel Crawford s'amuse à présenter des scènes coupées ou alternatives, assez amusantes. En plus de quelques courts-métrages dérivés des aventures des Croods, on peut découvrir un sublime court-métrage des studios Dreamworks sur un homme qui rêvait de devenir magicien. Et parmi plein d'autres bonus, le plus inattendu rassemble quelques recettes de cuisine inspirées du jardin des Betterman, de quoi faire des goûtés fruités !

Bien rythmé, Les Croods 2 : Une nouvelle ère est de nouveau truffé d'humour mais surtout traite de l'acceptation des différences. Sans révolutionner l'univers installé dans le premier film, cette suite est très plaisante et s'amuse à nous tendre un miroir de notre société, sans oublier un aspect primordial, celui du pur divertissement d'aventure.


Retrouvez Les Croods 2 : Une nouvelle ère en DVD, Blu-Ray, 4K UHD, coffret Les Croods 1 et 2 et VOD le 7 novembre. Édité par Universal Pictures France dont vous pouvez suivre toute l'actualité sur leur site InternetFacebook et Twitter.

Fiche Cinetrafic du film 


11 octobre 2021

Exposition CinéMode

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En ce moment à la Cinémathèque française à Paris et jusqu'au 16 janvier 2022, a lieu la sublime exposition CinéMode par Jean Paul Gaultier. Le créateur cinéphile a imaginé un parcours faisant se rencontrer les plus grands stylistes et les stars les plus emblématiques du Cinéma. 

L'affiche est quelque peu trompeuse, mais cela permet une visite encore plus inattendue. Ne pensez pas voir en vrai tous les costumes des personnages qu'elle met en lumière. Jean Paul Gaultier a préparé un parcours bien plus surprenant, mettant en avant sa cinéphilie, ses multiples influences et quelques unes de ses audacieuses créations parmi celles d'autres stylistes tout aussi inspirés, tout en apportant un regard éclairé sur le septième art du point de vue de la mode. 

8-KikaPedro Almodóvar, Victoria Abril et Jean Paul Gaultier sur le tournage de Kika, 1994 © Nacho Pinedo

Gaultier a souvent dessiné des collections en lien avec le Cinéma. D'ailleurs, à peine arrivé dans le premier espace de l'exposition, on comprend son amour des corsets et le film qui l'a influencé. Par la suite, c'est encore dans des films qu'il puise diverses inspirations qui ont construit son univers, dont l'éternelle marinière. Son univers fantasque non dénué d'humour, à l'aise avec la sexualisation des corps et le mélange des genres répond parfaitement avec celui de Pedro Almodóvar qui n'aura pas manqué de lui confier la création des costumes sur plusieurs de ses films. 

On déambule dans différentes salles aux thématiques bien marquées, chacune faisant écho à l'univers de Jean Paul Gaultier, dans lesquelles il s'est amusé à mêler ses propres créations à celles d'autres stylistes ou à des costumes originaux de films, à des affiches et à des extraits de films très divers. Les références sont très variées, appellent à la curiosité, surprennent, émerveillent. On voit l'évolution de la mode selon les époques, du corset et robes aux multiples froufrous au style très épurés des robes Mondrian, de la délicatesse des broderie à la brutalité du métal. Le Cinéma est un médium parfait pour jouer avec les styles jusqu'à devenir un réel podium de défilés. 


Exposition du 06 octobre 2021 au 16 janvier 2022, à la Cinémathèque française, à Paris.

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22 septembre 2021

Dune ★★★

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Dune c'est tout d'abord le chef d'œuvre littéraire de Frank Herbert, l'histoire soit disant inadaptable au cinéma. Lynch était encore novice quand il a accepté ce projet qui ne lui correspondait pas, dont on retiendra surtout la bande originale signée Toto et Brian Eno. Le mystère restera entier quant à la tentative de Jodorowsky, dont le documentaire alléchant laisse rêveur sur ce qu'aurait pu être sa version à son époque, mais on sait aujourd'hui l'important héritage qu'il a laissé au Cinéma. Jusqu'à ce que les circonstances réunissent au meilleur moment le réalisateur idéal, les techniciens d'effets spéciaux prêt à recréer cet univers complexe ainsi qu'un acteur physiquement très ressemblant à la description de Paul Atréides dans le roman. La pandémie a rendu l'attente longue, très longue, peut-être trop longue.

Paul Atréides est décrit par Frank Herbert comme un jeune homme très mince, au regard sombre et perçant, à la chevelure bouclée noire. Il est certain qu'à chaque époque un acteur pouvait se fondre dans ce personnage, pourtant Thimothée Chalamet semble parfaitement taillé pour ce rôle qu'il campe à merveille avec son soupçon d'impertinance et son étonnant charisme. Il est un personnage tourmenté, qui doit rapidement faire face à des difficultés et prendre en charge de lourdes responsabilités. Pour ceux qui doutent encore de ses talents, je vous conseille de le découvrir dans Call me by your name ou encore My beautiful boy. Le casting réuni est assez impressionnant et tout le monde remplit sa mission. Il y a ceux dont on ne doute pas du talent comme Rebecca Ferguson qui campe une Lady Jessica parfaite, toute en tension et force, Oscar Isaac, Josh Brolin ou encore Charlotte Rampling, intrigante Révérende Mère Bene Gesserit. Et puis il y a les stars à la mode, Jason Momoa aux gros bras, encore en guerrier sans pitié et cool à la fois, Dave Bautista tout en puissance en effrayant Rabban Harkonnen et surtout Zendaya, idéale sauvageonne pour interpréter Chani.

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Ce film visuellement parfait pose les bases de Dune de manière grandiose et a pourtant quelque chose de frustrant. Alors qu'une certaine lenteur narrative peut être perçue sans être dérangeante, lorsqu'on connaît l'histoire originale, beaucoup d'éléments qui font toute la complexité et la richesse du roman ont été supprimés. En faisant fi de certaines situations, le scénario se concentre sur le principal : la survie des Atréides, l'immersion chez les Fremens et l'émergence d'une prophétie. On a cependant tous les ingrédients pour lancer une nouvelle épopée cinématographique qui n'aura pas de mal à être nourrie par la série dérivée du premier roman, une nouvelle franchise semble née.

Quand on a vu Jodorowsky's Dune, les ébauches de décors sont tout simplement magnifiques, à se demander comment il est possible de mettre tout ça de côté pour imaginer cet univers différemment. Denis Villeneuve ne s'en est pas caché, il a toujours rêvé d'adapter Dune. Il a montré dès ses premiers films sa sensibilité pour le désert et son rapport à la nature, certains plans de Blade Runner 2049 ainsi que la forme des vaisseaux dans Premier Contact sont presque prémonitoires à la concrétisation de son rêve. Visuellement, le film a une allure ainsi très naturelle tout en étant monumental. Comme dans le roman, la nature prend une place importante, le peu de technologies présentes s'adapte à son environnement dans des formes organiques, tous les véhicules sont époustouflants. Mais le plus attendu est la représentation du shai-hulud, le ver géant des sables. Ce premier volet (car oui, dans la conception originale du scénario Denis Villeneuve avait bien prévu d'en faire deux parties, Warner semble être resté sur ses gardes pour l'annoncer après l'échec financier de Tenet) dévoile la créature sans en faire trop, mais assez pour impressionner dans sa puissance et son gigantisme.

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Aborder les aspects religieux et mystiques d'une telle histoire ne doit pas être une mince affaire. L'ordre des Bene Gesserit, un groupement de femmes qui influence autant la politique que la religion, au point de dessiner un avenir bien précis. Leur présentation à l'écran est entourée d'un mystère bienvenu, entre la froideur et l'étrangeté de l'épreuve que la Révérende Mère fait passer à Paul et les nombreuses capacités cognitives qu'on nous laisse entrevoir dans les agissements de Dame Jessica. 

Ma seule grosse déception (je ne parlerai pas de l'hideuse affiche...) se tourne vers la musique, les compositions tape à l'oeil de Hans Zimmer font trop "blockbuster", le film aurait mérité un accompagnement musical plus subtil, à l'image de la sobriété des décors et de cette photographie magnifique de Greig Fraser. Mais peut-être est-ce seulement mon oreille qui n'apprécie pas ses partitions. Pourtant, il semble être l'homme de la situation par rapport à l'ambition d'un tel film, ses multiples collaborations sur les adaptations DC Comics invitent Dune à se franchiser et à décliner ses thèmes à l'infini. 

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Cette adaptation de Dune est tout de même très réussie. Les décors sont parfaits, le casting est parfait, l'histoire est évidemment un peu remaniée pour convenir à l'écran et être accessible au plus grand nombre. Ne supportant plus l'attente, j'ai lu le livre il y a quelques mois et mes souvenirs étaient trop frais pour avoir le plaisir de découvrir le film avec du recul, j'aurais aimé être aussi époustouflée que lors de la sortie du Seigneur des anneaux de Peter Jackson. Je dois avouer que même si j'ai eu le plaisir de découvrir Dune en Imax, il m'a manqué un petit quelque chose pour être entièrement comblée. Ou peut-être est-ce parce que je n'ai pas envie d'attendre encore plusieurs années avant de voir la seconde partie !


Dune, le 15 septembre 2021 au cinéma

19 septembre 2021

Falling ★★★

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Acteur, peintre, poète, Viggo Mortensen dévoile ses nouveaux talents de réalisateur, scénariste et compositeur dans son premier film, Falling. Tout en sensibilité, il embarque le spectateur dans un portrait familial touchant, souvent dur, confrontant un père colérique qui perd la raison à son fils d'une générosité et d'une résilience rare.

Là où beaucoup capituleraient face à ce vieil homme si acariâtre, où des familles se déchireraient face à sa violence verbale et son mauvais caractère permanent, Viggo Mortensen s'offre un rôle sur mesure. Celui d'un fils, John, qui aime malgré tout son père, Willis, un homme macho, violent, jaloux, et dont l'âge avancé rend sa mémoire confuse. Lance Henriksen s'est ainsi glissé dans la peau de cet homme détestable, sénile, vulgaire et raciste. John a une force intérieure immense pour faire face aux propos sans cesse blessants de son père, il est difficile de rester insensible à leurs violentes confrontations mais la sérénité permanente de John fascine, à se demander ce qui pourrait bien le faire sortir de ses gonds. 

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Inspiré par son vécu, Viggo Mortensen livre une œuvre très personnelle qui touchera néanmoins le plus grand nombre. En plus de traiter des difficiles relations familiales lorsqu'on est confronté à la sénilité voire la démence, il intègre d'autres sujets universels comme l'acceptation de l'autre et ses différences sans vouloir le changer, les conflits générationnels, la famille homoparentale. Bien écrit, son scénario confronte les souvenirs d'enfance de John à son présent, agrémenté d'images d'ambiances permettant de ressentir l'environnement dans lequel il a grandi, le grand air de la campagne et la ferme que son père ne veut pas quitter, lieux de doux et douloureux souvenirs. La musique qu'il a aussi composée est tout aussi sensible, douce, un brin mélancolique. 

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Le bluray offre deux bonus tout aussi généreux que son réalisateur : un passionnant entretien enregistré au Festival Lumière de Lyon ainsi qu'un making of dans lequel Lance Henriksen évoque notamment la manière d'aborder son rôle, le confrontant à la réalité de l'âge. De plus, un détail est mis en avant dans ses bonus, celui d'avoir choisi de situer l'action en 2009, juste après l'élection d'Obama. Cela peut paraître anodin dans une certaine scène du film où cela est mis en avant, comme une énième confrontation houleuse entre père et fils. Pourtant c'est à ce moment-là qu'on se rend compte à quel point ces deux là sont opposés. Willis est profondément réactionnaire, républicain, raciste, homophobe, macho, colérique alors que John est ouvertement gay, libéral, indulgent, doux.

Il faut le dire, Willis est détestable, autant jeune (interprété par Sverrir Gudnason) que dans le présent. Rien ne donne envie de le soutenir, pourtant on a envie de croire qu'il reste une part d'humanité enfouie quelque par en lui, qui justifie l'extrême bienveillance de son fils. Falling retrace ainsi l'histoire de ces deux générations que tout oppose, de manières déchirante mais sincère, sensible et mélancolique.


Retrouvez Falling en DVD et Blu-Ray le 20 septembre, ainsi qu'en VOD. Édité par Metropolitan Films Vidéo dont vous pouvez suivre toute l'actualité sur son siteFacebook et Twitter.

https://www.cinetrafic.fr/film/60178/falling


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Nath va au cinéma
  • Nath vous parle des films qu'elle a vus. ★★★★ : Méga super bien — ★★★ : Très bien — ★★ : Pas trop mal — ★ : Bof — ☄ (comète) : Ce film est un ovni, je ne sais pas si j'adore ou pas mais ça ne m'a pas laissé indifférente
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