Belgica ★★

Le cinéma belge s'invite sur les écrans français ce printemps. Voici Belgica de Felix Van Groeningen qui revient après La merditude des choses (2009) et Alabama Monroe (2012), César du meilleur film étranger. Il obtient en janvier dernier le prix de la mise en scène au Festival Sundance pour Belgica qui est cette fois-ci un film plus personnel, tourné à Gand où il a passé sa jeunesse.

Petit résumé :
Franck retrouve son petit frère Jo à la tête du Belgica à Gand. Alors qu'il semble tourner en rond dans une vie trop calme pour lui, il lui propose de l'aider à tenir son petit bar. Bien que tout les oppose, Jo va accepter et le concept du bar va vite évoluer sous les idées ambitieuses de Franck. Mais les relations fraternelles sont-elles compatibles avec leur business ?

En Belgique, le cinéma c'est une histoire de réalisateurs, d'idées et d'envies. L'absence de grosses productions et d'industrie du cinéma à proprement parler leur permet d'expérimenter ce qu'ils veulent ou presque. Par contre, on peut constater une séparation nette entre le cinéma francophone wallon et le cinéma flamand dû principalement à leur système de financement. Belgica se trouve du côté flamand, cinéma dont le style évolue le plus, mais l'histoire qu'il raconte est universelle, ne crée aucune frontière entre les belges, au contraire, il les ouvre.

Rien à redire sur la qualité des acteurs et de la réalisation. Les scènes tournées dans le bar, qui se transforme petit à petit en boite de nuit, sont très esthétiques et reflètent bien l'ambiance festive. On ressent même les différentes atmosphères selon le moment de la soirée, entre l'excitation et l'ennivrement. La caméra nous embarque dans la foule et nous transporte littéralement sur la piste de danse tout en nous montrant de manière juste toutes les étapes de création du bar idéal.

Il faut dire que l'association avec Soulwax est l'une des meilleures idées du film. Le groupe électro-rock belge s'est tellement investi dans le film qu'il a vraiment imaginé l'identité sonore de la quinzaine de groupes différents qui jouent dans le bar. Les morceaux sont pointus et donnent envie de danser tout au long du film. Cette bande originale sera peut-être l'une des meilleures de l'année. Vous pouvez l'écouter sur Deezer en cliquant ici.

Une histoire sur la relation entre deux frères est toujours intrigante, surtout quand on nous fait comprendre qu'il y a quelques tensions dans leur famille. Ici il y a Franck (Tom Vermeir), le grand frère qui veut toujours en faire trop, qui ne sait tellement pas se gérer qu'il est un looser pathologique. Et il y a Jo (Stef Aerts), le petit frère plus mesuré et dont la perte de l'usage d'un oeil depuis qu'il est bébé a du aider à se forger un caractère plus solide. Les autres personnages gravitent autour d'eux sans qu'on n'arrive à capter pleinement leur importance. Leur relation l'emporte au point qu'on perde parfois en intensité. 

Malgré le bon rythme de la musique et de la caméra, on peut de temps en temps subir les 2h07 du film. Bien que les scènes de fêtes soient euphorisantes, elles sont tout de même répétitives et un peu longues. Elles vont jusqu'à pomper l'énergie des autres scènes hors du bar durant lesquelles on s'attendrait à plus de puissance émotionnelle.

On ressort de la séance en se sentant comme un lendemain de fête arrosée dans son club préféré, le mal de crâne en moins, des flash-souvenirs plein la tête et de la musique qu'on a envie de réécouter. A croire que Soulwax a volé la vedette au Belgica...

Comments

[Milie]

Ce film est génial, l’histoire est excellente, tout comme le plan artistique. Les acteurs sont tellement géniaux qu’on n’imagine pas qu’ils soient que des interprètes. Cependant, je trouve que ce long-métrage est un peu trop long (rire).