Le Hobbit : un voyage inattendu ★★★★

Près de 10 ans après la trilogie du Seigneur des Anneaux, Peter Jackson revient en Terre du Milieu pour nous raconter l'histoire antérieure de Bilbon Saquet, l'oncle de Frodon. Le Hobbit : un voyage inattendu est le premier film commercial diffusé en HFR.

Souvenez-vous de ce petit personnage poilu vivant dans la Comté, Bilbon Saquet. Dans la trilogie du Seigneur des Anneaux, l'oncle de Frodon est mystérieux à propos de son passé et prévoit un sacré héritage pour son neveu. Dans Le Hobbit, on le retrouve tout d'abord au même âge en train d'écrire ses mémoires, puis retour vers le passé pour vivre son aventure extraordinaire. Le magicien gris Gandalf débarque chez Bilbon, convaincu qu'il peut intégrer une communauté de 13 Nains pour reconquérir leur Royaume : Erebor, celui de leur chef Thorin Ecu-de-Chêne. Comme dans La Communauté de l'Anneau, la joyeuse troupe croisera sur son chemin Orques, Elfes, magiciens et autres étranges créatures au cours de leurs extraordinaires aventures. Gollum est aussi de la partie lors d'une scène absolument géniale face à Bilbon, mais chut, je n'en dis pas plus pour vous laisser un peu de magie...

C'est avec plaisir qu'on retrouve le monde imaginé par J.R.R. Tolkien. Ceux qui ont lu ses livres savent que certains personnages sont de retour. Mais celui qui provoque le plus d'engouement est Gollum. On avait découvert la technique de capture du mouvement lors de la première trilogie, grâce à l'interprétation d'Andy Serkis. Aujourd'hui, le Gollum semble encore plus réel et amuse le public avec toutes ses mimiques et ses grands yeux encore plus expressifs, c'est horriblement magnifique.

Du côté des nouveaux, on a tout d'abord Bilbon jeune, joué avec beaucoup d'enthousiasme par Martin Freeman. Autant Le personnage de Frodon devait être sombre et soucieux, portant le poids de son fardeau, autant Bilbon est curieux et insouciant, ne sachant pas trop dans quoi il s'embarque. Cela rend d'ailleurs toute l'histoire plus légère avec beaucoup plus de pointes d'humour que la trilogie précédente. Justement, la bande de Nain est bien amusante par leur manière de se comporter tellement opposée à celle du Hobbit. Cependant, leur chef, héritier du royaume à reconquérir, est bien le plus sérieux et le plus charismatique. C'est Richard Armitage qui prête ses traits à Thorin. Il est un peu le "Aragorn" de cette épopée.

En ce qui concerne l'histoire, elle est construite comme celle de La Communauté de l'Anneau, il s'agit aussi d'une quête, il s'agit aussi d'un groupe (moins diversifié) qui doit traverser la Terre du Milieu et affronter divers dangers. Elle est par ailleurs moins sombre car la quête n'a pas la même destinée, ici on ne cherche pas à défier le mal absolu, on part à la reconquête d'un royaume perdu. De ce fait, le film est plus accessible pour un jeune public (mais pas trop jeune, il y a tout de même des combats, les orques ne sont pas beaux à voir et il y a des têtes coupées...). On va dire qu'on se situe entre Narnia et la précédente trilogie pour l'ambiance. A noter aussi, la présence de quelques chansons, mais moins envahissantes que dans le livre. La bande originale est toujours signée par Howard Shore qui étoffe ses thèmes musicaux famiiers.

Encore du nouveau proposé par Peter Jackson et un grand questionnement lors du choix de la séance : quel format choisir ? Oui, vous l'avez sûrement remarqué, il existe tout un choix de séances possible, outre la VO ou la VF. 3D ? IMAX ? HFR ? Pour ma part, j'ai testé la projection HFR 3D. Mais qu'est-ce que c'est que tout ça ? HFR signifie dans le texte "High Frame Rate" on peut traduire cela par "haute cadence image", c'est une projection en 48 images par seconde au lieu du 24 traditionnel. Peter Jackson a tourné son film comme cela et c'est une première pour les spectateurs. Le résultat est impressionnant, l'image est d'une netteté extraordinaire et associé à la 3D l'impression de profondeur est encore plus présente et fascinante. Pour ceux qui, comme moi, sont réfractaires à la 3D, utilisiée souvent pour un résultat décevant, j'ai enfin trouvé une bonne raison de son utilisation avec le HFR : le fait que la netteté soit optimale, on a plus de clarté, la vision des différents plan est plus fluide, on est moins dérangé par le passage du flou au net et surtout on peut profiter du moindre détail. Là où il va falloir s'habituer si la technique se démocratise (la suite d'Avatar est attendue en HFR, James Cameron ayant déjà démocratisé la 3D soutient cette technique), c'est que tout devient tellement net qu'on a cette fameuse impression de regarder un téléfilm, certains mouvements semblent accélérés, c'est surtout que le flou de mouvement disparaît. Pour un premier film, le HFR est une expérience à vivre, qui doit être encore plus grandiose en IMAX si vous y avez accès. Il faut accepter une nouvelle vision de l'image avec un rendu plus réaliste et avec la 3D une immersion totale dans ce monde imaginaire.

Il faudra attendre fin 2013 pour découvrir la suite : La Désolation de Smaug.