Anna Karenine ★★

Anna Karenine, mène une vie idéale dans la haute société, elle est belle, épouse d'un ministre respectable, mère d'un enfant adorable. Appelée par son frère pour l'aider à sauver son couple, elle prend le chemin de Moscou. Dès la sortie du train, elle est éblouie par l'officier Vronski, venu cherché sa mère, une importante comtesse. Leurs chemins vont se croiser de nouveau lors d'un bal où leurs sentiments deviendront une folie et déclencheront des jalousies qui chiangeront leurs vies à tout jamais...

Adapté du roman de Tolstoï, Joe Wright semble vouloir moderniser cette histoire en proposant une mise en scène plutôt conceptuelle. Le film s'ouvre comme une pièce de théâtre, sur une scène grandiose, puis la caméra nous embarque à la fois sur la scène et dans les coulisses, on découvre un envers du décors comme pour comprendre les ficelles de l'histoire. Cette introduction n'est pas facile à suivre, chaque mouvement est chorégraphié, on a presque le tournis à essayer de comprendre qui est chaque personnage et où l'intrigue se déroule vraiment. Pour ma part, j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire par rapport à ça. Puis, le côté théâtre disparaît peu à peu pour laisser place à de belles grandes images construites comme de magnifiques tableaux, la narration devient ainsi plus simple et classique.

Le point fort, indéniablement, c'est l'immense beauté des décors, costumes, coiffures, etc., bref tout l'apparat dans les images. Chaque scène nous offre pléthore de diamants, perles, soies, fourrures, dentelles et j'en passe. On sentirait presque des parfums, la chaleur d'un feu de bois ou la froideur de la neige tellement c'est beau. 

Pour l'histoire, la grande tragédie est attendue, bien sûr. Le livre est certainement plus fourni et complexe que ce que l'on voit (je ne l'ai pas lu). Au milieu de ces cœurs brisés, conquête et reconquête, il semble que l'histoire ait été adaptée pour servir un film d'une durée convenable (2h11) et qui se centre sur le personnage principal interprêté par Keira Knightley, qui a par ailleurs déjà tourné pour Joe Wright dans Orgueil et préjugés (2005) et Reviens-moi (2007). 

Puis il y a quelques points confus. Pour ne pas trop entrer dans l'histoire car cela deviendrait complexe, d'autres personnages interviennent au début, puis ont leur propre histoire de leur côté, sans de réelles connections avec le trio principal : Anna Karenine donc, l'amant Vronski (Aaron Taylor-Johnson, vu récemment dans Savages et qu'on retrouvera l'an prochain dans Kick-Ass 2) et le pieu mari (Jude Law). Justement, le mari aussi semble spectateur et presque impuissant alors qu'il est ouvertement trompé, on s'attendrait donc à plus de réactions de sa part, mais finalement il reste froid et distant.

Un film en demi-teinte, grandiose visuellement quand l'histoire laisse un peu sur sa faim, puis une mise en scène qui s'annonce d'abord compliquée pour laisser place à la tragédie de manière plus conventionnelle.