Frank est navré par tout ce qui l'entoure : ses voisins bruyants, les émissions de télévision affligeantes, les gens qui ne parlent que de ces émissions et de choses toujours de plus en plus insignifiantes... Mais il ne dit rien, encaisse tout ça poliment. Arrive le jour où tout va basculer puisqu'il doit à la fois encaisser son licenciement et la découverte d'une tumeur au cerveau inopérable. Il rentre chez lui, broie du noir devant son petit écran à l'idée de n'avoir plus que peu de temps à vivre. Il décide de faire une dernière chose pour le bien de tous en éliminant cette adolescente insupportable star éphémère de télé-réalité. Après cet acte fou, il rencontre la jeune Roxy qui vénère sa démarche et lui propose d'aller encore plus loin...

En voilà un sujet qui change ! Pas une suite, pas un remake, mais un scénario original écrit et dirigé, comme à son habitude, par Bob Goldthwait (World's Greatest Dad, Juste une fois !). Cette histoire, c'est presque un fantasme, c'est presque jouissif de voir quelqu'un dégommer des personnes plus insupportables les unes que les autres. Heureusement, ce n'est que du cinéma, car tuer est acceptable au cinéma, surtout de cette manière, violemment et gratuitement. Enfin, non, ce n'est pas si gratuit que ça, Frank (Joel Murray, le frère de Bill) a une conviction, il veut éliminer les gens méchants. Roxy (Tara Lynn Barr) quant à elle, se verrait bien exterminer tous ceux qui l'énervent, sans faire de différence entre la bêtise en général et juste un comportement qui l'agace.
Pour l'ambiance, on retrouve l'idée de départ de la série Breaking Bad (un père de famille, professeur de chimie, atteint d'un cancer décide de se lancer dans la production de drogue pour laisser assez d'argent à sa famille avant de mourir), on y ajoute l'autodérision d'un Kick-Ass par exemple, puis une bonne dose de coup de feu et de sang qui gicle de partout ! Et voilà des Bonny & Clide improvisés pour botter les fesses au monde de la bêtise.

Pourtant, on pourrait être déçu par ce pamphlet satirique envers la société, surtout américaine (mais on est bien touché nous aussi par beaucoup de comportements insupportables) car on s'attendrait à une prise de position des personnages encore plus radicale, mais finalement on tourne surtout autour du monde des média alors qu'on effleure de temps à autre le "trop patriotique irréfléchi". Cela dit, on décompresse bien en voyant des choses qui pourraient bien nous effleurer l'esprit, comme par exemple cette scène, dans la salle de cinéma, où les gens parlent, téléphonent sans respecter ni les autres spectateurs ni le film projeté... A bon entendeur, salut !

God Bless America ★★★

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