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Nath va au cinéma
26 juillet 2021

Voyagers ★★★

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Imaginez. Que se passerait-il si on était conçu pour vivre confiné dès la naissance, loin de toute diversité culturelle, éduqué et programmé comme un robot dans le but d'une expédition scientifique ayant pour but de sauver l'humanité ? C'est à cette question qu'essaie de répondre Neil Burger, le réalisateur de Divergente et Limitless, dans Voyagers. Il donne à Colin Farrell le rôle de mentor d'un groupe de jeunes adultes formatés, dévoué corps et âme au succès de sa mission. C'est la survie de l'humanité qui est en jeu.

Nous l'avons tous récemment vécu, l'enfermement dans un espace limité peut rapidement être perturbant. Mais qu'en est-il lorsqu'on n'a pas connu un autre mode de vie, que cette situation est la norme, ou du moins ce qu'on veut nous faire croire ? Dans Voyagers, l'expérience est poussée à l'extrême. Un groupe aux multiples talents a été créé depuis le stade embryonnaire afin d'accomplir la mission la plus importante qui puisse exister : sauver la vie humaine. Ainsi, un groupe de jeune gens a été éduqué comme des scientifiques-astronautes, capable de faire évoluer un vaisseau à travers l'espace, d'y survivre en créant sa propre nourriture et recyclant tout ce qui peut l'être, réparer la moindre panne, subvenir à tout besoin vital. Ceux qui sont à l'origine de cette idée qui pose des questions d'éthique scientifique, ont aussi pris soin de trouver le moyen de supprimer leurs émotions...

Mais peut-on vraiment maîtriser la nature humaine ? Peut-on vraiment contrôler les sentiments d'enfants, puis de jeunes adultes éternellement ? Évidemment, suite à cette introduction posant le décor épuré et présentant ses protagonistes à l'allure d'androïdes, une anomalie vient bousculer leur quotidien millimétré pour le transformer en véritable chaos. La graine est plantée, les doutes sur leur nature et leur libre-arbitre s'installent. Pourquoi être bon, pourquoi être mauvais, qu'est-ce qu'être bon, qu'est-ce qu'être mauvais ? En un instant, ils découvrent des sensations qui leur étaient jusqu'à présent inconnues. Quel est l'intérêt d'obéir à des consignes dont le but ne leur est pas directement destiné ?

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Beaucoup de questions se posent sans que le film ne soit compliqué à suivre. On assiste impuissant à la dérive de certains, aux questionnements des autres. Certes, on les juge, on devine certains comportements, et on est surpris par d'autres. L'expérience scientifique imaginée est assez passionnante et fait penser à celle de rats de laboratoires, "les rats plongeurs", durant laquelle une différenciation sociale est créée par les dominants en utilisant la peur. Dans Voyagers, des leaders apparaissent et vont jouer de leur charisme afin de prendre le contrôle et imposer leur vision. Les amis du début se rendent rapidement compte qu'ils n'ont pas les mêmes opinions et les tensions s'ensuivent. Je n'évoque aucun protagoniste délibérément car c'est captivant de les découvrir au fur et à mesure.

Colin Farrell ouvre le film, il est la figure stable (amusant au regard de ses rôles de jeunesse), celui qui contrôle ce groupe envoyé dans l'espace peut-être prématurément. Puis, l'histoire est portée par ces jeunes acteurs fascinants. Leurs personnages leur demandaient une uniformité sur tout le début du film, puis des comportements excessifs viennent montrer la personnalité de chacun. Il est intéressant de regarder les nombreux bonus du bluray pour y découvrir le point de vue de Neil Burger et sa manière de diriger ce groupe atypique. Lily-Rose Depp, Tye Sheridan, Fion Whitehead (le trio de ce film) et la plupart des autres actrices et acteurs secondaires y présentent la préparation de leurs rôles et leurs ressentis face à la situation de leurs personnages, au fait de devoir repenser des choses simples, voire innées, certaines manières de se mouvoir et de s'exprimer afin d'effacer toute forme d'émotion. 

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Le style du décors dans lequel le groupe évolue est minimaliste, épuré, lumineux et fonctionnel, typiquement comme on peut l'imaginer pour un film de science-fiction aujourd'hui. Ses subtilités sont présentées aussi dans les bonus, dont ce long couloir dans lequel la caméra nous plonge souvent, rendant la navette parfois vivante, parfois vacillante, parfois angoissante. La qualité visuelle du bluray met encore plus l'environnement en valeur, et celle du son est très appréciable surtout pour un bruit particulier et angoissant entendu à plusieurs reprises et dont je ne peux rien dévoiler afin de garder entièrement le suspense.

Sans forcément le vouloir, car Voyagers a été écrit avant la pandémie, Neil Burger aborde des thèmes très actuels. Notre jeunesse se pose des questions sur son avenir et se sent souvent comme une génération sacrifiée à cause du comportement irresponsable des précédentes générations. Si elle fait l'effort collectif de changer les choses, les effets ne seront perceptibles que par des générations futures. Et on voit bien à quel point l'effort collectif est loin d'être atteint dans notre société, encore moins à l'échelle mondiale. Bien entendu, Voyagers ne propose pas une vision très affinée du sujet, on peut justement être déçu par les comportements extrêmement basiques et sauvages qui nous sont présentés, pourtant j'y trouve un certain intérêt, on a envie de savoir jusqu'où leur folie peut aller. Le réalisateur propose sa vision de la nature humaine, en allant à l'extrême de ce qu'elle peut être dans les conditions qu'il a imaginées, sans pour autant être aussi violent que Battle Royale.


Retrouvez Voyagers en DVD, Blu-Ray et VOD le 25 août. Édité par Universal Pictures France dont vous pouvez suivre toute l'actualité sur son site InternetFacebook et Twitter.


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Commentaires
Nath va au cinéma
  • Nath vous parle des films qu'elle a vus. ★★★★ : Méga super bien — ★★★ : Très bien — ★★ : Pas trop mal — ★ : Bof — ☄ (comète) : Ce film est un ovni, je ne sais pas si j'adore ou pas mais ça ne m'a pas laissé indifférente
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