16 levers de soleil ★
Octobre se place sous le signe spatial. D'abord avec le documentaire 16 levers de soleil de Pierre-Emmanuel Le Goff, puis avec le biopic sur Neil Armstrong, First Man, de Damien Chazelle. Et je rajoute à cela la lecture de la bande dessinée de Marion Montaigne Dans la combi de Thomas Pesquet. Le documentaire s'annonçait exaltant avec l'embarquement à bord de l'ISS de caméras, les astronautes en mission devenant en même temps l'équipe de tournage.
Thomas Pesquet, l'astronaute-star français qui a fait rêver des milliers de personnes durant ses six mois de mission à bord de l'ISS (la Station Spatiale Internationale) avec notamment son compte instagram nourri quasi quotidiennement de magnifiques photos de notre planète, ainsi que par sa bonne humeur. Je pensais voir dans ce documentaire un peu de la longue préparation, puis comprendre en quoi consiste la mission d'un astronaute isolé durant des mois en compagnie de quelques autres collègues venant d'autres pays. On n'aura droit qu'à une succession d'images, certes magnifiques, durant plus de 2h qui se transforment en temps infini.
À voir la qualité de la matière première, les images tournées par Pesquet & Co dans la station, on peine à croire de la pauvreté narrative qui nous est servie. L'histoire est simplement visuelle, très contemplative, sans explication. Pour nous simples mortels, une voix off aurait été plus que bienvenue pour expliquer ce qu'il se passe sous nos yeux curieux. Aussi (est-ce lors de ma projection ou un sacré oubli ?), pour les non-anglophones, il n'y a eu aucun sous-titre lors des nombreuses interventions en anglais, ainsi qu'en russe... On se plaît à observer les paysages de la Terre vus 450 km plus haut, mais il ne nous reste qu'à deviner où cela peut bien se situer, le réalisateur n'a peut-être pas pensé que cela pouvait nous intéresser.
Pourtant, les chapitres se présentent sous forme poétique, à coup de citations du "père" Saint-Exupéry. Thomas amène d'ailleurs son œuvre complète à lire et relire, mais aussi la statuette du Petit Prince, pour la fille d'un ami, qui aura droit à une jolie chorégraphie en impesanteur, instant mignon. Malheureusement, le contenu de ces chapitres ne sont que des instants mal exposés. Notamment l'histoire du saxophone pourtant mis en valeur sur l'affiche. L'astronaute français joue de cet instrument, trop encombrant pour l'emporter sur l'ISS. Sa famille lui fait pourtant la surprise à l'occasion de son anniversaire, en complicité avec la NASA, de lui expédier via une navette de ravitaillement. L'instant semblait grandiose, on nous préparait à cette surprise et ? Rien. Il n'aura qu'un petit plan avec son instrument, trop tardivement.