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Nath va au cinéma
17 juin 2016

L'Idéal ★★

Cinq ans après L'Amour dure trois ans, Frédéric Beigbeder passe de nouveau derrière la caméra pour adapter son roman Au secours pardon. On retrouve ici son héros de 99 francs, Octave Parango, cette fois-ci joué par Gaspard Proust, le roi du cynisme.

 

Petit résumé :
Octave Parango est maintenant "model scouting" et parcourt la Russie à la recherche de jolies mannequins, leur promettant une vie de rêves entre shooting photos, Champagne et tournages luxueux. La réalité n'est pas forcément à la hauteur de ses promesses, mais cela lui importe peu tant qu'il peut en profiter. Son quotidien de riche paresseux va être bousculé par une demande urgente de la fameuse marque de cosmétiques L'Idéal qui vient d'être victime d'un énorme scandale médiatique. Octave va devoir faire équipe avec leur directrice visuelle, Valentine Winfeld, aux méthodes de travail strictes et organisées. Leur mission : trouver la nouvelle égérie de la marque, une jeune, belle et fraîche caucasienne.

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Octave, on l'avait déjà découvert sous les traits de Jean Dujardin en 2007 dans le film réalisé par Jan Kounen. Ce fou de la publicité, navigant entre rails de coque, verres de vodka et belles femmes souvent nues faisait explorer l'envers du décors de la publicité. Cette fois-ci, Gaspard Proust prend le relais. Physiquement, on dirait une copie de Beigbeder, chevelure folle et barbe fournie. Pour le reste, dans son comportement et son parler, on se rapproche étrangement de son personnage de one-man-show à coup de blagues cyniques et d'allure nonchalante.

 

Après l'étrange The Neon Demon, voici une autre vision du monde impitoyable de la mode. Les grandes multinationales en prennent un sacré coup avec des critiques piquantes tout au long du film. Les castings ne sont bien évidemment pas épargnés, puisqu'une fille qui semble faire du 36 est vue comme grosse. La drogue, le sexe et l'alcool sont toujours là, pourtant tout semble plus plat que l'univers riche de 99 francs où le personnage passait de moments de gloire à des instants très sombres. Ici, on a moins cette sensation de montagne russe dans la tête d'Octave, peut-être parce que le mannequinat a une image lisse et superficielle. On manque de surprise.

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Audrey Fleurot a un rôle essentiel. Valentine, son personnage, est accro au travail, elle a tout sacrifié dans sa vie personnelle pour arriver à son statut de directrice. Frigide, à l'allure maîtrisée, elle est tout le contraire d'Octave. Sans elle, Octave serait toujours dans son bordel à Moscou et sombrerait petit à petit. L'Idéal est venu bousculer leur vie, elle va secouer Octave, plus qu'il ne le pense, quand lui va la dérider un peu.

 

L'Idéal est une comédie noire, l'humour fonctionne bien, et on s'amuse à voir ces messages satiriques à l'encontre du monde impitoyable de la mode. Cependant, ce n'est pas aussi fou que 99 francs. Une scène plonge les personnages dans une énorme fête où tout est permis, drogue et alcool coulent à flot, on aperçoit des allusions directes au sexe et à tout forme de décadence. Pourtant, ce n'est pas aussi choquant que cela devrait sûrement être, c'est plutôt amusant même.

 

Plus sophistiqué que L'Amour dure trois ans, Frédéric Beigbeder signe ici un deuxième film à l'image de son humour, plein d'ironie et de références à sa propre expérience. Par contre, malgré l'esthétique et le soin de la mise en scène, le fond reste un peu creux, à l'image de l'univers de la mode en quelque sorte !

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Commentaires
Nath va au cinéma
  • Nath vous parle des films qu'elle a vus. ★★★★ : Méga super bien — ★★★ : Très bien — ★★ : Pas trop mal — ★ : Bof — ☄ (comète) : Ce film est un ovni, je ne sais pas si j'adore ou pas mais ça ne m'a pas laissé indifférente
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