La Tour 2 Contrôle Infernale ★
Quinze ans après La Tour Montparnasse Infernale, Eric et Ramzy essaient de redonner vie à leur duo de gogoles dans un préquel loufoque mais inégal.
Petit résumé :
En 1981, les pères des deux idiots qu'on découvrira en 2001 en laveurs de vitre de la Tour Montparnasse, sont les meilleurs pilotes de chasse de leur génération. Malheureusement, suite à une expérience dans une centrifugeuse qui a mal tourné, ils en ressortent le cerveau en bouilli, complètement débiles. On les transfère comme bagagistes à "Aurly Ouest" au moment où un groupe de terroristes, les Moustachious, veulent prendre le contrôle de l'aéroport...
J'avais envie d'y croire, mais la déprogrammation en deuxième semaine d'exploitation dans la moitié des salles m'avait tout de même mis la puce à l'oreille. Non, La Tour 2 Contrôle Infernale n'est pas la comédie absurde réussie tant attendue. Cette fois-ci, c'est Eric Judor qui a les manettes de la réalisation, comme celles du scénario en compagnie de son binôme Ramzy Bedia ainsi que Nicolas Orzeckowski. Depuis quelques années, il apparaît dans les films surréalistes de Quentin Dupieux et je m'attendais à ce qu'il s'en inspire beaucoup, en créant un monde parallèle où Orly s'écrit "Aurly". Mais non, finalement, on prend les éternels mêmes ingrédients et on recommence, tout en ne s'interdisant évidemment rien.
Le premier film était une sorte de parodie de Piège de cristal. Ici, on s'inspire du deuxième volet de Die Hard, 58 minutes pour vivre. Des références, il y en a ! Déjà, les clins d'oeil lourdingue à La Tour Montparnasse Infernale, avec les personnages qui sont tout simplement les parents de ceux qu'on retrouvera dans le futur. Une construction en chapitre un peu comme Tarantino, comme son amour pour le gore avec beaucoup de faux sang. On découvre aussi une zone de tri de bagages aussi merveilleuse que l'usine à portes de Monstres & Cie. Et il y en a sûrement encore d'autres.
Quand La Tour Montparasse Infernale fonctionnait et a été un succès grâce à son humour burlesque, à ses personnages régressifs où tout réside dans l'absurde, ce préquel déçoit un peu. Certes, on retrouve exactement les mêmes choses, et c'est peut-être ça le problème. On a vu et revu les blagues d'Eric et Ramzy qui détournent le sens des mots, les situations sans queue ni tête dans lesquelles ils se retrouvent et où on ne peut se dire que "pourquoi pas". Pourtant, leur apparition à l'écran plombent trop souvent l'intrigue. Leurs personnages ont beau être débiles, ils manquent un peu de vraie folie et d'inattendu.
La seule belle surprise du film, c'est Philippe Katerine en grand méchant moustachu. Il n'est pas du tout impressionnant comme chef de gang, d'ailleurs ses compères se moquent bien de lui, à leurs risques et périls... Il incarne à lui tout seul l'absurde et la folie qu'on vient chercher en venant voir ce film. Il enchaîne des répliques farcies de fautes de français et s'en est bizarrement un délice tellement c'est décalé. Il est parfait et on y croit.
Quand la première partie du film est plutôt bien rythmée et fait retrouver le duo d'imbéciles pour la plus grande joie des fans du premier opus, la seconde partie s'essoufle et patauge vite dans une série de gags qui manquent de force. A passer si vous n'êtes pas des fans de la première heure d'Eric et Ramzy.