Paperboy ★★
Durant un été torride en plein marais floridien, Ward Jensen, journaliste au Miami Times, revient dans dans sa ville natale afin d'enquêter sur le meurtre d'un shérif, à la demande de la sulfureuse Charlotte. Celle-ci est amoureuse d'Hillary Van Wetter, l'accusé destiné à la peine de mort, et fera tout pour le sortir de là. Ward s'engouffre dans ce casse tête avec son jeune frère Jack et son partenaire Yardley dans le but de reconstituer la trouble nuit du meurtre. Et puis il y a aussi une histoire dans l'histoire. Jack, le beau gosse, tombe amoureux de la quadragénaire pulpeuse, ce qui ne facilite pas forcément les choses...
En 2009, Lee Daniels n'avait pas laissé indifférent avec Precious. Il revient aujourd'hui avec ce polar qui peut parfois mettre mal à l'aise lors de scènes malsaines. Cependant, il passe à côté de quelque chose qui aurait pu être plus fort et plus dérangeant. D'un côté, il réunit un joli casting qui semble s'être surpassé. Nicole Kidman salit son image et ose deux scènes sexuellement intenses et violentes. Zac Effron prête son physique parfait à ce jeune homme qui tombe pour la première fois amoureux, certe on le voit la moitié du temps en slip mais il a un rôle fort et courageux. John Cusack est effrayant dans son rôle de prisonnier à l'innocence douteuse. Matthew McConaughey continue dans sa ligné de choix de rôles qui le changent et n'hésite pas à s'en prendre plein la gueule. Et encore Macy Gray qui se prête au jeu de la servante dans une Amérique en transition vis à vis des Noirs et qui enrobe tout le film de sa voix en bonne raconteuse.
Et pourtant, avec tout ça, il y a quelque chose qui ne va pas. On jongle entre l'enquête et les états d'âme de Jack, entre longueurs et action brute et brutale. Oui, car ce film se présente dans un état brut de décoffrage, même certains plans semblent être tournés à la va-vite, on zoome brusquement, on est pas bien stable. Et il est aussi brutal parce qu'il faut encaisser certaines scènes sans qu'on nous ait forcément préparé à l'avance. L'atmosphère du film noir est brouillée par divers sujets abordés qui pourtant rendent compte d'une époque comme le racisme dans le Sud et la culture gay underground.
Préparez-vous à une histoire pas forcément simple, à regarder pour la performance de ses acteurs, mais déconseillée aux âmes sensibles.