J. Edgar ★★
J'ai tardé à choisir mon premier film 2012. Intouchable ? Non, toujours pas vu (mais c'est devenu une résolution), j'ai opté pour du made by Clint Eastwood.
J. Edgar donc. On se plonge dans la vie de cet homme qui a créé le FBI, J. Edgar Hoover brillamment interprêté par Leonardo DiCaprio qui commence à collectionner les rôles de personnages aillant réellement existé (Howard Hughes, Frank Abagnale Jr. ou encore Arthur Rimbaud). Il m'a encore une fois impressionné par sa métamorphose, par son immersion dans le personnage, avec son attitude physique, sa diction. Il n'y a pas à dire, c'est un très grand acteur. Comme Eastwood est un grand réalisateur, il a un sens esthétique qui me fascine.
Mais alors pourquoi je n'ai pas été si bouleversée par ce film ? C'est de la biographie, certe qui se penche plus sur qui est vraiment cet homme que par ce qu'il a accompli, mais ça reste très narratif, très contemplatif. On touche du doigt une vraie tragédie qui n'arrive pas à éclore entre les aller-retour de Hoover jeune et de Hoover vieux qui narre son histoire. Car cet homme, devenu si puissant en réussissant à instaurer ses méthodes d'investigation ancêtres du FBI connu de tous aujourd'hui, est tiraillé par ses propres sentiments : sa maladresse auprès des femmes, son homosexualité qui se doit d'être tue à une telle époque, sa mère à qui il se soumet pleinement... Toutes ces choses qui ont fait cet homme sont un peu noyées dans sa vie professionnelle où il veut être le meilleur, le plus fervant défenseur de son pays contre le crime (et surtout contre le communisme) avec un désir de reconnaissance. A trop de détails sur ce qu'il a vécu (même si c'est assez fou de se dire qu'il savait certainement qui étaient les nombreuses maîtresses de Kennedy et autres dossiers secrets) rendent l'histoire plus statique qu'émouvante (car il y a du potentiel en émotion ici).
Attention, ce film n'est pas ennuyeux, il n'est pas mauvais non plus loin de là, il dure tout de même 2h16 et je ne me suis pas ennuyée une seconde, c'est juste que je n'ai pas été surprise. La prochaine fois Mr Eastwood !