A dangerous method ★★
Allongez-vous sur le divan ou ressortez vos manuels de philosophie, David Cronenberg nous emmène au temps de Freud et Jung, de la grande époque de la psy-analyse, non de la psychanalyse ça sonne mieux.
La bande-annonce esquissait un film dur qui dévaste les cerveaux. La séance aura été plus calme, je vois ici un film épistolaire qui se perd entre, d'un côté, les rapports qu'entretiennent Freud en référence absolue de la psychanalyse et Jung en élève émerveillé dont les idées s'éloignent peu à peu de celles de son maître, puis d'un autre côté la(les) liaison(s) patient/médecin...
Etant donné qu'il s'agit de relations entre trois personnes en particulier, il y a énormément de dialogues (normal me direz-vous avec un tel sujet). Soit les personnages se parlent directement, soit ils échangent des lettres. Cela se déroule sur plusieurs années, tout commence à l'arrivée de la patiente Sabrina Spielrein à la clinique où Carl Jung fait ses recherches. Ce début est très violent, et on peut lancer le fameux débat "Keira Knightley est-elle crédible ?". Pour moi, ce sera très clair : oui. J'ai vu très peu de ses films, mais je trouve qu'ici le surjeux qu'on peut lui reprocher est la parfaite incarnation de son personnage hystérique, elle fait peur, elle met mal à l'aise, elle fascine dans son mal-être. La suite est aussi portée par deux acteurs irréprochables : Michael Fassbender en Jung et Viggo Mortensen en Freud. Deux autres personnages essaient de sortir du lot avec peine : la femme de Jung jouée par Sarah Gadon ici éternellement triste et insatisfaite, ainsi que Otto Gross sous les traits de Vincent Cassel, totalement secondaire contrairement à ce que peut faire croire la bande-annonce, même s'il permet à Jung d'atteindre une nouvelle étape dans sa vie.
Au final, beaucoup de blabla loin des films qui secouent de Cronenberg. Ce ne sera pas un chef d'œuvre malgré l'effort des acteurs, une sublime musique et la finesse des costumes.