The Lady ★★★

Et non, toujours pas vu Intouchables, et pourtant je suis arrivée en avance pour la séance. Pas grave, j'en ai profité pour aller voir le tout récent The Lady de Luc Besson. Ado, j'étais ultra fan de Besson. J'avais vu tous ses films. Un jour, je lis dans un magazine ciné qu'après Jeanne d'Arc il arrêtait la réalisation. J'étais bouleversée. Pourtant, il n'a pas tenu parole et moi entre temps je l'ai un peu délaissé, je n'ai pas vu Adèle Blanc-Sec par exemple. 
Bon, je ne suis pas là pour vous raconter ma vie avec et sans Besson, mais pour vous parler de son dernier film.

J'avais remarqué que Besson construisait ses films autour d'un personnage féminin fort. Dans The Lady, je trouve qu'on reconnaît moins sa touche à lui, ce qui a fait Léon ou Nikita dans la folie de l'histoire, on dirait presque du Jean-Jacques Annaud dans la manière où il met en avant une histoire personnelle face à l'Histoire, mais la dame est là. Elle est belle, elle est majestueuse, Aung San Suu Kyi ne pouvait être que Michelle Yeoh. En tout cas, elle incarne à la fois une douceur et une force extrême. Car Besson a porté à l'écran un bout d'Histoire récent, celle d'un pays encore meurtri en magnifiant la relation amoureuse des personnages principaux. Aung San Suu Kyi est la fille d'une figure symbolique pour ce pays qui voudrait sortir de la dictature. Elle vit en Angleterre, auprès du professeur Michael Aris et a deux enfants. Un jour elle apprend que sa mère est gravement malade alors que le pays commence à s'embraser dans une révolution portées par des étudiants désarmés. 
Elle décide d'aller auprès de sa mère mais très vite, des intellectuels vont la mobiliser dans le but de donner un nouveau souffle au pays... Cette femme au foyer va devenir une figure emblêmatique d'un pays, un nouveau symbole d'espoir.

Ce n'est pas un film historique, c'est avant tout une histoire d'amour entre un homme et une femme qui partagent la même idéologie d'avenir. Ce film est plein de tendresse et montre que l'amour peut être vraiment très fort parfois. Cette femme aura puisé sa force dans l'amour que peut lui transmettre son mari de qui elle va être rapidement isolé ainsi que de ses enfants.

Mon bémol, parce que ça ne peut pas être parfait, les enfants justement. Je ne les ai pas trouvé crédibles, sauf l'aîné dans la deuxième partie du film quand il est plus âgé. Le problème, c'est que cette histoire se déroule sur une bonne dizaine d'année et les enfants sont à un âge où on grandi et on change vite. Hors, avec des acteurs, ça ne peut pas le faire, sauf si on arrive à "caster" des jeunes de différents âges qui se ressembleraient beaucoup. Là, il va falloir faire avec une moustache naissante et un jeune homme qui ne change et grandi pas pendant 10 ans... Ça va, ce n'est pas dramatique, et je suis un peu dure à ce propos.

Je voudrais terminer ce post en mettant en avant le plus beau plan du film, Aung San Suu Kyi fait face aux soldats qui ont eu ordre de faire annuler un de ses meeting. Elle demande à ses partisans de ne pas bouger, elle s'avance vers les soldats, très lentement et dignement... On entendrait presque son cœur battre... On tremble autant qu'elle. C'est beau.