La Piel que habito ★★★
Almodovar aime vraiment les histoires torturées. Apparemment, il tente cette adaptation du roman de Thierry Jonquet, Mygale, depuis 10 ans, recommençant le scénario jusqu'à celui-ci. Je n'ai pas lu le roman, mais le film m'a plu. C'est du Frankenstein plus poussé, parce que le chirurgien, Dr Legard, interprété par Antonio Banderas est bien plus machiavélique qu'un scientifique qui ferait une expérience.
La narration est comme hitchockienne, il y a un certain suspense, un déclic dans l'histoire qui nous aide à construire le puzzle. Ce docteur qui enferme une patiente tellement étrange, habillée d'une combinaison couleur chair, dans une chambre de sa maison, filmée jour et nuit, tout ceci a quelque chose de malsain. Il aurait testé sur elle une expérience en lui greffant une nouvelle peau bien plus résistante que la peau humaine. En effet, le chirurgien a perdu sa femme dans un incendie, il n'a pu la sauver.
Le débarquement inattendu du fils de la bonne, habillé en tigre (normal c'est carnaval) va bousculer les choses. Cet homme est fou et va s'en prendre à la jeune patiente qui éveille en lui un désir sexuel incontrôlable. Elle ressemble étrangement à la défunte épouse... Ici commence l'histoire, ici nous comprennons pourquoi ces personnages sont si torturés... Âmes sensibles s'abstenir, je ne peux pas en dévoiler plus sur l'histoire.
Almodovar utilise les ingrédients qui font de ses films ce qu'ils sont et ça marche plutôt bien.