La Planète des singes : les origines ★★★★

Magnifique.
Je pourrai même arrêter ma critique sur ce mot, mais je suis bavarde. J'étais restée sur ma fin avec la version de Burton qui dénature trop le film de 1968. Ici, j'en ai pris plein les yeux sans avoir à supporter de lunettes 3D. Franchement, cette technique de performance capture est pour moi un des meilleurs effets spéciaux du moment. Andy Serkis nous a déjà impressionné en Gollum et King Kong, ici il donne toute la dimension humaine et intelligente au singe Cesar. 

Autant, je n'ai pas aimé savoir les pourquoi et les comment avec Matrix, je me serais bien contenté du premier volet en imaginant le reste, qu'ici c'est plus qu'intéressant de comprendre les origines. Oui, au fond, La Planète des Singes c'est quoi ? Des astronautes qui s'échouent sur une planète où les primates sont maîtres et les hommes de simples esclages. Il s'avère que cette planète est la Terre, on est dérouté, comment cela a t-il pu arriver ?
Maintenant, ce film nous apporte une réponse, bien sûr scientifique. Et je trouve l'idée simplement géniale. L'homme veut toujours être plus fort que tout : une maladie incurable, Alzheimer va provoquer le chaos. Et ce qui est encore plus génial, c'est le fait de montrer qu'on utilise de pauvres singes délogés de leur milieu naturel pour expérimenter des produits s'avérant dangereux. Au début du film, le produit testé s'appelle ALZ 112, ça veut dire qu'il y en a eu 111 autres de testés qui n'ont pas été concluants. Là, on est pas très loin de la réalité de certains laboratoires et c'est triste. 

Bien sûr, le petit chimpanzé au début est craquant, on veut le même à la maison, et en plus il est intelligent. Mais il est peut-être trop intelligent pour rester le meilleur ami de l'homme. Il comprend ce qui se passe autour de lui et a du mal à accepter de ne pas être traité en égal. La narration est parfaite pour nous montrer l'évolution des choses, comment ce singe seul soulève une armée ? L'histoire en est émouvante. Il n'y a pas un rejet total de l'homme, ça surprend car dans tous les films où l'homme est confronté à un être venu d'ailleurs, en général son but est de tuer pour se défendre et dominer. Ici, en inversant les rôles, le singe a l'air de penser que tuer n'est pas la meilleure solution et ça, ça le rend supérieur.
On trouvera en plus des ressemblances physiques avec les personnages primates du film original, ce qui rend encore pluscrédible ce film. Un clin d'oeil furtif est jeté sur une mission spatiale qui envoie des hommes sur Mars, la navette semble être perdue... 

Les autres personnages humains sont presques secondaires. Le professeur interprêté par James Franco est indispensable à l'histoire mais il ne vole pas la vedette à Cesar. Je vais noter la présence de Tom Felton qui confirme sont talent pour incarner quelqu'un d'antipathique et de perfide (Drago sort de ce corps). Et enfin, l'autre personnage que j'ai envie de commenter est le voisin du professeur Rodman, un pilote de ligne qui parait plus que secondaire et qui apporte d'ailleurs un peu d'humour malgré lui car il est plusieurs fois victime de dégâts causés par le singe... J'en parle pour une raison toute simple, il est en fait primordial comme personnage mine de rien ! Soyez patient quelques secondes à la fin du film quand vous verrez le nom du réalisateur Rupert Wyatt apparaître sur l'écran, il y a un épilogue qui vient habiller le générique et vous comprendrez pourquoi...